jour 10/26 février/7ème jour du trek, Kakani - Melamchi Pul Bazar

Publié le par petithomme

La lumière du jour qui entre dans notre chambre est déjà bien forte quand je regarde ma montre qui indique à peine 6h…Je me réveille avec le sentiment que cette dernière nuit est vite passée, et je profite, comme Séverine, d’encore quelques minutes au fond du duvet. Car aujourd’hui, ce n’est pas une journée comme les autres, c’est le retour vers Kathmandu, et nous avons envie que chaque instant dure plus longtemps que d’habitude, comme si on retardait au maximum ce retour à la ville ; c’est vrai qu’on l’appréhende un peu ce retour, pas parce que c’est la fin de notre voyage, mais parce que c’est tout simplement la fin d’une aventure extraordinaire, qui restera à jamais dans nos mémoires.Nos sacs sont vite faits, le petit dèj vite avalé, puis c’est déjà l’heure de partir. Il fait encore ce matin un soleil radieux, et le tee-shirt a remplacé dès le départ la veste chaude des jours précédents et de ses altitudes.
1- 26-02, lever de soleil...Les paysages sont superbes, l’allure est tranquille, la descente vers Melamchi n’a pas encore vraiment commencée, ce qui permet de chauffer les muscles avant d’attaquer les chemins abrupts de fin de trek ; nous avons dormi à 2000 m, et l’arrivée est à 870m, soit une descente sévère qui s’annonce pour s’enquiller les plus de 1000 m de dénivelé.
Et malgré cette progression en douceur, notre groupe va réussir à se scinder en deux ! Je suis derrière en train de faire des photos, Namkha me suit, nous nous arrêtons même pour discuter, mais devant, Séverine, Fabien, Pemba & Norbou avancent sans se retourner…et d’un coup, notre groupe de six se retrouve en un groupe de deux, Namkha et moi. Nous avons perdu nos quatre compagnons…et si au début, nous sommes persuadés tous les deux qu’ils nous attendent un peu plus loin, on s’aperçoit bien vite qu’ils ont tracé la route sans se retourner!La situation est tout de même un brin cocasse, mais, loin de s’alarmer (le stress ne fait pas partie du language ds népalais), nous continuons à avancer dans la bonne direction, persuadés que l’on va se regrouper.
Cette petite course poursuite va durer une petite demi-heure, durant laquelle certains villageois, amusé par la situation, nous indique avoir vu nos compères, ce qui a pour effet de transformer cette petite randonnée tranquille en course de montagne au milieu de chemins complètement défoncés (est-ce vraiment des chemins?), et moi qui suis un piètre descendeur, je m’aperçois que je peux devenir d’une agilité incroyable face à une situation imprévue !!! Il faut dire que Namkha est d’une facilité déconcertante, et que je n’ai pas trop le choix…
Finalement, nous arrivons (je serais incapable de retrouver comment) au chemin principal que nous aurions du prendre tous les six. Namkha décide de rebrousser un peu ce chemin, et moi je reste sur place au cas ou le reste de la troupe venait à arriver…ce qui d’ailleurs se produit au bout de cinq minutes.
Nous sommes tout heureux de se retrouver, chacun raconte sa petite aventure, et si moi j’ai couru au milieu de chemins en cours d’aménagement, eux ont eu recours à du véritable cross country au milieu de cultures et de champs  labourés…Namkha, lui, réapparait avec Norbou, qui était parti recherché Namkha…Cette petite randonée sportive matinale, agrémentée d’un peu d’adrénaline, à pour effet de lancer une bonne tranche de rigolade, ou chacun y va de sa petite "anecdocte",puis nous reprenons notre chemin dans une ambiance assez joviale…
Nous traversons Dubachaur, bourg tout en longueur bordé de chaque côté par de nombreuses cultures en terrasse, et dernier gros village avant Melamchi.
C’est à la sortie du village que nous attaquons véritablement la descente, qui est une succession de chemins plus ou moins labourés et détériorés par les moussons, et avec un pourcentage de plus en plus prononcé ; je regarde souvent ma montre pour m’apercevoir que nous descendons très vite et que l'altitude diminue inexorablement.4La fin du trek est proche, et l’allure s’accélère, les porteurs sont excités et finissent même par endroit à courir. Je décide de les accompagner, et dans ce terrain de plus en plus raide, la tache est loin d’être facile…mais je me sens bien, et c’est avec beaucoup de plaisir que je partage ses derniers moments du trek avec mes deux acolytes, qui auront été durant toute cette semaine d’une compagnie des plus agréable, mais aussi d’un physique hors pair et d’une agilité déconcertante.
C’est aussi la dernière occasion d’apercevoir au loin les sommets du Langtang, qui grâce au soleil, sont d’une majestueuse beauté. Nous croisons aussi de plus en plus de monde, des villageois, des enfants qui vont à l’école, des hommes et des femmes chargés de marchandises en tout genre , et chaque rencontre est l’occasion de quelques mots échangés ou d’un "Namasté" plein d’entrain. 

Nous arrivons tous les trois à Melamchi après trente minutes de descente effrénée; nous10- ...à Melamchi Pul Bazar sommes trempés de sueur et badigonés de poussière. Séverine, Fabien & Namkha nous rejoignent au bout de quelques minutes, puis ensemble, traversons le peu de rivière qui reste pour nous retrouver dans la rue commerçante de ce grand village.
Le contraste avec les jours derniers est saisissant, ça grouille de monde et de magasins, et le klaxon, le sport national au Népal, a refait son apparition. Nous arrivons au bout de cette longue rue commerçante au restaurant ou nous allons déjeûner (c'est aussi là que nous allons attendre le 4x4 qui va nous ramener à Kathmandu), et c'est l'occasion pour nous de remercier avec beaucoup de reconnaissance et de respect nos deux porteurs, Pemba & Norbou, et notre guide, Namkha, qui à eux trois nous ont permis de vivre un trek inoubliable.
12- Dal Bhat & Curry de légumesNous déjeûnons tranquillement dans ce restaurant calme, puis, le 4x4 étant arrivé, il est l'heure de prendre la route pour Kathmandu... le trek est maintenant derrière nous et cette pensée met une certaine tristesse dans nos regards.
Mais l'aventure n'est pas encore finie, et l'état de la route que nous empruntons nous fais vivre ce que doivent ressentir les pilotes de rallye tout terrain! Si les suspensions du véhicule sont une option que n'a pas du prendre la chauffeur à l'achat, l'état de la route est impressionnante!
Ce n'est d'ailleurs pas une route, mais un chemin de terre complètement défoncé ou les trous de la taille de cratères lunaires et les cailloux sont légion. Cette portion tout terrain n'a rien à envier aux rallyes les plus connus, et par endroit, l'étroitesse de la route oblige les chauffeurs à des acrobaties ahurissantes s'ils veulent se croiser! Je me demande comment les cars et les camions, des TATA, eux aussi complètement défoncés, passe ce champs de mines sans encombre, et c'est avec un certain enthousiasme que nous vivons le retour. Séverine, assise au milieu, est balancée de droite  à gauche, et il n'est pas rare que Fabien et moi, mais aussi Pemba et Norbou, assis à l'arrière, profitent de cette attraction qui fait un malheur dans ces contrées : le siège éjectable!
Les 25 kilomètres de cette aventure vont durer pratiquement deux heures, au milieu de maisons, de travaux de voirie, de commerces, d'animaux, puis nous rejoignons enfin le bitume, qui comme je l'ai décrit dans un article précédent, est aussi un spectacle à ne pas manquer. D'ailleurs notre chauffeur aiment les sensations fortes, et ils n'est pas rare qu'il nous le fassent partager lors de doublements à la limite du raisonnable.
Mais c'est en entier et lègèrement un peu secoués que nous arrivons à Kathmandu, qui en une semaine, n'a pas perdu le charme de sa circulation! Norbou est le premier à nous quitter, les "adieux" sont brefs, puis après avoir surmnonté les bouchons de la capitale, nous arrivons à l'hôtel.
Nous discutons encore un peu avec notre guide et Pemba, puis c'est l'heure de se quitter, après avoir sérieusement envisagé de revenir pour trekker dans une autre région népalaise (le Khumbu), en leur compagnie.
Nous regagnons notre chambre, ou la douche nous fait un grand bien.Le retour à la "civilisation" est un peu difficile, nous avons encore la tête dans les nuages, et nous décidons tous les deux de sortir se promener dans Thamel.
Nous sommes encore rêveur de ce que nous venons de vivre, Séverine, qui a été d'un courage incroyable, réalise petit à petit ce qu'elle vient de faire, et moi, toujours la tête pleine de souvenirs, je n'ai maintenant qu'une envie : revenir pour explorer d'autres régions de ce si beau pays qu'est le Népal.

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